Steve Jobs a adressé aujourd'hui une lettre1 sur le site d'Apple à propos des DRM.



La lettre est très intéressante. Il commence par rappeler que l'iPod peut lire toutes les musiques qu'elles soient protégées par le DRM Apple ou non.



Il explique qu'il a eu du mal a délibérer avec les 4 majors Universal, Sony BMG, Warner et EMI qui, il rappelle, contrôlent 70% de la musique mondiale.



Il annonce que les clauses des contrats signées avec ces majors spécifient que la musique vendue doit être protégée contre la copie. Les clauses "copie sur CD illimitées" et "lisibles sur 5 ordinateurs maximum" auraient été dure à décrocher.



Il révèle aussi une clause qui permet aux majors de rompre le contrat avec eux à tout moment si une manière de cracker le DRM est diffusée publiquement et n'est pas corrigée en quelques semaines maximum.



Il avoue qu'il n'est pas dupe, et sait que c'est un jeu de chat et de souris et que des gens intelligents trouveront toujours une parade, mais qu'il n'a pas d'autres alternatives pour l'instant de sortir des mises à jour pour les contrer ou de fermer boutique.



Sur les critiques de ceux qui pensent que l'iPod enchaîne les gens à Apple, il reprend les dernières statistiques : "En moyenne il y a 3% de musique avec DRM sur un iPod, ce n'est pas cela qui restreint les gens à n'acheter que des iPods dans le futur."

Puis il explique pourquoi il n'a pas licencié FairPlay, le DRM Apple, à d'autres entreprises. Il rappelle le principe du DRM, qui par sa définition même oblige au secret. Il ne serait pas possible de le licensier à d'autres entreprises sans éviter de retrouver très rapidement une grosse partie de ces secrets sur Internet... Et donc obliger Apple a constamment sortir des mises à jour.



Pour conclure il se dit ouvertement contre les DRM qui lui ont été imposés par les majors, tout en observant l'absurdité de la situation : les majors continuent de vendre des millions de CDs qui se retrouvent directement non protégés sur Internet... Pourquoi s'obstiner à vouloir vendre dans le même temps un pourcentage ridicule sur Internet avec des DRM ?



Selon lui, les DRM ne peuvent et ne pourront jamais arrêter le piratage sur Internet. Il rajoute qu'en supprimant les DRM, cela ne pourra que favoriser la création de nouveaux distributeurs numériques et de nouveaux baladeurs, ce qui serait pourtant une bonne chose pour les ventes de ces mêmes majors.



Il termine enfin par rappeler que si le mouvement anti-DRM est parti pour beaucoup de l'Europe, c'est aussi en Europe que la plupart des majors ont leur siège... Selon lui, Il serait préférable d'aller les convaincre eux plutôt que de se retourner contre Apple.



Cette dernière serait parfaitement pour un marché libre et sans DRM de la musique si cela était un jour possible.

Posté par Nicolas Blanco : http://www.rezweb.org/